Vous vous demandez si le mariage vous permettra de payer moins d’impôts ? Vous hésitez entre mariage et PACS pour des questions fiscales ? Vous voulez comprendre ce qui change concrètement sur votre déclaration de revenus ?
C’est vrai qu’avec toutes les règles fiscales qui existent, on peut vite s’y perdre. Entre le quotient familial, la déclaration commune et le prélèvement à la source, difficile de s’y retrouver.
La bonne nouvelle ? Dans environ 70 à 75 % des cas, le mariage est fiscalement avantageux selon les données de l’INSEE. Mais attention, ce n’est pas automatique et cela dépend de votre situation personnelle.
Vous allez découvrir dans cet article tout ce qui change fiscalement quand vous dites ‘oui’, avec des exemples concrets et des chiffres pour y voir plus clair !
Pourquoi le mariage change votre fiscalité
Dès que vous vous mariez, votre situation fiscale bascule complètement. Vous formez désormais un foyer fiscal unique, ce qui signifie que vos revenus et ceux de votre conjoint vont être additionnés puis imposés ensemble.
Le mécanisme central, c’est le quotient familial. Concrètement, au lieu d’avoir chacun une part fiscale comme quand vous étiez célibataires, vous avez maintenant deux parts pour le couple. Si vous avez des enfants, vous bénéficiez de parts supplémentaires :
- Couple marié sans enfant : 2 parts
- Couple avec 1 enfant : 2,5 parts
- Couple avec 2 enfants : 3 parts
- Couple avec 3 enfants : 4 parts
L’avantage principal ? Cette mutualisation des revenus atténue l’effet de la progressivité de l’impôt. Plus simplement, si l’un de vous gagne beaucoup plus que l’autre, le revenu du foyer sera ‘lissé’ et vous paierez globalement moins d’impôts.
Prenons un exemple concret : un couple où l’un gagne 25 000 € et l’autre 50 000 €. Célibataires, la personne qui gagne 50 000 € paie un impôt plus élevé car elle tombe dans une tranche d’imposition supérieure. Mariés, leurs revenus sont additionnés (75 000 €) puis divisés par deux parts, ce qui donne un revenu imposable de 37 500 € par part. L’économie d’impôt peut atteindre environ 1 157 € par an dans ce cas de figure.
Déclaration commune : règles et options à connaître
Après votre mariage, vous devez signaler votre changement de situation aux impôts dans les 60 jours. Cette démarche se fait directement sur votre espace personnel sur impots.gouv.fr. N’oubliez pas cette étape car elle conditionne l’application des avantages fiscaux !
La première année de mariage, vous avez le choix entre deux options :
Vous pouvez opter pour une déclaration commune qui couvre toute l’année civile, même si vous ne vous êtes mariés qu’en décembre. C’est souvent l’option la plus avantageuse.
Vous pouvez aussi choisir de déclarer séparément vos revenus pour la période avant le mariage et faire une déclaration commune pour la période après. Cette option est plus complexe mais peut être intéressante dans certains cas spécifiques.
Certaines situations permettent de rester en imposition séparée même après le mariage :
- Séparation de fait des époux
- Régime de la séparation de biens avec domiciles distincts
- Instance de divorce avec autorisation de résidences séparées
Pour le prélèvement à la source, une nouveauté importante : à partir du 1er septembre 2025, le taux sera individualisé par défaut pour les couples mariés. Vous pourrez toujours renoncer à cette individualisation si vous le souhaitez.
Le quotient familial expliqué avec des exemples concrets
Pour bien comprendre l’impact du mariage sur vos impôts, rien ne vaut des exemples chiffrés. Reprenons le barème 2024 de l’impôt sur le revenu :
| Tranche de revenus | Taux d’imposition |
|---|---|
| Jusqu’à 11 294 € | 0 % |
| De 11 295 € à 28 797 € | 11 % |
| De 28 798 € à 82 341 € | 30 % |
| De 82 342 € à 177 106 € | 41 % |
| Au-delà de 177 106 € | 45 % |
Exemple 1 : Couple avec écart de revenus important
Marie gagne 30 000 € par an, Paul gagne 60 000 €. Ils ont deux enfants. Célibataires, Marie paierait environ 2 047 € d’impôts et Paul environ 11 350 €, soit un total de 13 397 €.
Mariés, leur revenu global de 90 000 € est divisé par 3 parts (couple + 2 enfants), soit 30 000 € par part. L’impôt total du foyer tombe à environ 8 200 €, soit une économie de plus de 5 000 € !
Exemple 2 : Couple aux revenus similaires
Sophie et Thomas gagnent chacun 40 000 € par an, sans enfant. Célibataires, chacun paierait environ 4 400 € d’impôts, soit 8 800 € au total.
Mariés, leur revenu de 80 000 € divisé par 2 parts donne 40 000 € par part. L’impôt reste quasiment identique à 8 800 €. Dans ce cas, le mariage n’apporte pas d’avantage fiscal significatif.
Quand le mariage peut vous coûter plus cher
Contrairement aux idées reçues, le mariage n’est pas toujours avantageux fiscalement. Voici les principales situations où vous pourriez y perdre :
La perte de la décote est le piège le plus fréquent. En 2024, la décote s’applique quand l’impôt brut est inférieur à 1 929 € pour un célibataire et 3 191 € pour un couple marié. Si vous étiez célibataires avec des revenus modestes et bénéficiiez chacun de la décote, le mariage peut faire disparaître cet avantage.
Les couples bi-actifs aux revenus proches ne tirent généralement aucun avantage du quotient familial. Pire, ils peuvent perdre certains crédits d’impôt ou réductions qui étaient calculés sur leurs revenus individuels.
Pour les travailleurs indépendants, la mutualisation des revenus peut faire perdre certains dispositifs d’aide ou d’exonération liés aux seuils de revenus.
Autre point d’attention : certaines aides sociales (prime d’activité, allocations logement) sont calculées sur les revenus du foyer. Le mariage peut donc réduire, voire supprimer, ces prestations.
Mariage, PACS ou concubinage : quelle différence ?
Du point de vue fiscal, le mariage et le PACS sont traités de la même façon pour l’impôt sur le revenu. Vous bénéficiez dans les deux cas de la déclaration commune et du quotient familial.
Les différences majeures apparaissent sur les autres aspects fiscaux et patrimoniaux :
Droits de succession : Les époux bénéficient d’une exonération totale des droits de succession entre eux. Les partenaires pacsés aussi depuis 2007, mais pas les concubins qui subissent un taux de 60 % après un abattement dérisoire.
Donation : Un époux peut donner à son conjoint jusqu’à 80 724 € tous les 15 ans sans droits de donation. Même avantage pour les partenaires pacsés depuis 2007.
Pension de réversion : Seuls les époux y ont droit automatiquement. Les partenaires pacsés n’en bénéficient pas, sauf dispositions spécifiques de certains régimes.
IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) : Dès le 1er janvier suivant le mariage ou le PACS, le patrimoine immobilier du couple est pris en compte. Le seuil de 1,3 million d’euros s’applique à l’ensemble du patrimoine du foyer.
Vos démarches après le mariage
Dès que vous êtes mariés, plusieurs démarches fiscales s’imposent :
Déclaration du mariage aux impôts : Connectez-vous sur votre espace personnel impots.gouv.fr, rubrique ‘Gérer mon prélèvement à la source’, puis ‘Signaler un changement’. Vous avez 60 jours maximum pour effectuer cette démarche.
Mise à jour du prélèvement à la source : Votre taux de prélèvement sera automatiquement recalculé en fonction de vos revenus communs. Si vous préférez garder des taux individualisés, vous pouvez en faire la demande.
Simulation avant la décision : Avant de vous marier, utilisez les simulateurs disponibles sur le site des impôts ou consultez un conseiller fiscal. Une simulation peut vous éviter de mauvaises surprises.
N’oubliez pas non plus de choisir votre régime matrimonial. La communauté réduite aux acquêts s’applique par défaut, mais d’autres régimes peuvent être plus favorables selon votre situation patrimoniale.
Questions fréquentes
Quel avantage de se marier pour les impôts ?
Le principal avantage fiscal du mariage réside dans la mutualisation des revenus via le quotient familial. Cette mutualisation est particulièrement profitable quand les revenus des conjoints sont très différents ou en présence d’enfants. Dans 70 à 75 % des cas selon l’INSEE, le mariage génère des économies d’impôts qui peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros par an.
Pas d’impôt l’année du mariage, est-ce vrai ?
Non, c’est une idée fausse ! Vous payez des impôts l’année de votre mariage, mais selon des modalités particulières. Vous pouvez choisir entre une déclaration commune pour toute l’année (souvent plus avantageuse) ou une déclaration séparée pour la période avant mariage et commune après. L’impôt n’est pas supprimé, il est calculé différemment.
Avantage fiscal mariage ou PACS, lequel choisir ?
Pour l’impôt sur le revenu, mariage et PACS offrent exactement les mêmes avantages : déclaration commune, quotient familial, mêmes règles fiscales. La différence se joue sur d’autres aspects : droits de succession (époux totalement exonérés, partenaires pacsés aussi depuis 2007), pension de réversion (réservée aux époux), facilité de dissolution (PACS plus simple à rompre).
Quelle est la part fiscale d’un couple marié ?
Un couple marié dispose de 2 parts fiscales de base, auxquelles s’ajoutent des parts pour les enfants : 0,5 part pour le premier enfant, 0,5 part pour le deuxième, puis 1 part entière à partir du troisième. Ainsi, un couple avec 3 enfants totalise 4 parts fiscales. Cette répartition permet de diviser le revenu imposable et de bénéficier des tranches d’imposition les plus faibles.
